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mardi 31 décembre 2013

La Variole, La Vaccination Antivariolique Et Le Principe De L’immunisation


Variole

L’immunisation
Image 1 . La peau est recouverte de boutons pleins de pus, appelés pustules.




Nous connaissons tous le mot « vaccination ». Chacun d’entre nous a été « vacciné » contre telle ou telle maladie, Le médecin nous a alors fait une piqûre ou bien a déposé quelques gouttes d’un liquide sur une scarification (petite entaille superficielle) de la peau. Et nous savons que maintenant nous ne pouvons plus « attraper » la maladie contre laquelle nous avons- été vaccinés variole par exemple, poliomyélite, tétanos.... Donc

La vaccination est une, opération qui nous protége contre une maladie.

Pourquoi? Que se passe-t-il dans notre organisme après une vaccination, qui explique la protection que nous avons acquise?

Nous allons essayer de le comprendre à partir d’une maladie: la VARIOLE.

Cette maladie a pratiquement disparu de beaucoup de pays. Mais c’est pour la variole que fut pratiqué, pour la première fois, une « vaccination ». C’est même, nous le verrons, à cette occasion que fut invente ce mot. C’est pour cela que nous expliquerons le « principe » de la vaccination, à partir de la variole.

1 - La Variole.


A) C’est Une Maladie «Epidémique ».


Cette maladie grave sévissait autrefois par « épidémie » (épi signifie « sur » et démos « peuple »), c’est-à-dire qu’elle se répandait dans la population, les sujets se contaminant les uns les autres. Les épidémies de variole en Europe, au Moyen-âge, étaient très redoutées : parfois le 1/3 des personnes atteintes mouraient. En Inde, avant 1940, il mourait encore 100.000 personnes par an, à cause de la variole, Actuellement, cette maladie sévit encore dans certains pays d’Afrique ou d’Asie où la vaccination n’est pas pratiquée ou pratiquée de façon incomplète, Certains autres pays, grâce à la vaccination, sont arrivés à la faire disparaître de leur territoire.

B) Description De La Maladie Variole.


Le sujet atteint par la maladie a une très forte fièvre pendant deux jours. Puis une « éruption » de taches rouges apparaît sur le visage, Les membres, le tronc. L’éruption dure 5 jours environ pendant lesquels les taches rouges se gonflent, se transformant en « vésicules » (petites poches) qui se remplissent de pus.
A cause de ces deux signes (fièvre et éruption) on dit que la variole est une «fièvre éruptive».

A la fin de l’éruption, deux cas peuvent se présente :

- soit la fièvre, qui avait diminué pendant l’éruption, repend de plus belle, les pustules crèvent, s’infectent et le malade meurt.
- soit la fièvre n’augmente pas, les pustules se dessèchent, forment des croûtes qui tombent, laissant de profondes cicatrices : le sujet a la peau « grêlée ». Si les yeux ont été atteints, la personne reste aveugle.
Le sujet qui e guéri ressort pourtant de la maladie avec un avantage : il « n’attrapera » plus la variole : on dit qu’il est «IMMUNISE» c’est-à-dire protégé contre la variole.

C) Cause De La Maladie Variole.


C’est un microbe infiniment petit, invisible même au microscope ordinaire. Pour le voir, il faut disposer d’un microscope particulier, très grossissant, un microscope électronique : c’est un VIRUS. Mais, si petit soit-il, ce virus de la variole fait quand même partie des « gros » virus. il présent dans le sang du varioleux mais surtout dans le pus des vésicules et dans les croûtes

Nous comprenons maintenant pourquoi la maladie est épidémique. Une personne qui se trouve en contact avec le malade peut récolter un ou plusieurs virus qui pénètrent dans son organisme par une petite écorchure de la peau par exemple, ou au niveau des muqueuses (peau fine de la bouche, des narines). La maladie se «donne.» parce que son germe se transmet on dit que la maladie est CONTAGIEUSE. Dans le cas précédent, la contagion est directe. Mais la contagion peut être aussi indirecte par les croûtes le linge, même les lettres du varioleux !

Quand un sujet sain est contaminé par un varioleux, la maladie ne se déclare pas tout de suite. il s’écoule 10 à 12 jours entre le moment de la contagion et le début de la maladie. Cette période porte e nom de « période d’incubation ».

La variole est une grave maladie, CONTAGIEUSE, EPIDEMIQUE, comportant une période d’ INCUBATION. Ces trois caractères sont des caractères de maladie microbienne. Un sujet qui a eu la variole est « IMMUNISE » contre cette maladie.


2 - La Vaccination Antivariolique.


Deux noms sont liés à la découverte de la vaccination et des vaccins

- JENNER. médecin anglais qui mourut en 1822
- PASTEUR, savant française, qui naquit en 1823.

A) La Variolisation.


Depuis la plus lointaine antiquité, on avait remarqué, en ce qui concerne la variole, le phénomène d’immunisation, c’est-à-dire le fait de ne pouvoir contracter la maladie une deuxième fois. De là était né un procédé de protection des individus qui avait reçu le nom de VARIOLISATION. On profitait d’une épidémie bénigne (c’est-à-dire peu grave) pour faire «attraper» la variole à des personnes saines. Elles mettaient les vêtements des varioleux ou même frottaient leurs bras contre ceux des malades.

Elles contractaient la variole dont elles guérissaient puisqu’il s’agissait d’une  forme bénigne et se trouvaient immunisées contre les épidémies suivantes qui risquaient d’être graves.

Pourtant, ce procédé comportait toujours de gros risque: parfois, pour des raisons inexpliquées, des cas graves se déclaraient, entraînant la mort.

B) JENNER (Et La Vaccination).


L’ observation de JENNER.

Un médecin anglais, JENNER, aux environs de 1800, pratiquait la variolisation dans sa clientèle. Il remarqua le fait suivant : certains de ses clients « résistaient » à toutes ses tentatives de variolisation et pourtant ils échappaient aux épidémies de variole les plus fortes. Quelle était donc la cause de cette « résistance » à la variole? Il se mit à rechercher les causes possibles. Il s’aperçut alors que ces personnes étaient toutes des vachers ou des gens de ferme qui, à un moment donné, avaient contracté une maladie des vaches, toujours bénigne chez l’homme, la VACCINE. Chez les vaches, la vaccine se traduit par l’apparition de vésicules assez semblables à celles de la variole.

Hypothèse de JENNER.

Jenner se posa la question suivante: la vaccine immuniserait-elle contre le variole? ou, sous une autre forme : le fait d’avoir eu la vaccine donne-t-il une protection contre la variole?
Il essaya de vérifier son hypothèse.

Il « donna » la vaccine à certaines personnes qui n’avaient jamais été variolisées, en leur injectant du pus prélevé sur des pustules de vaches. Lorsque ces personnes furent guéries de la vaccine, ils les « variolisa ». Elles ne contractèrent pas la variole. L’hypothèse de Jenner était juste. Il donna le nom de « VACCIN » (de vacca = vache) au pus capable d’immuniser contre la variole et celui de « VACCINATION » à l’inoculation de ce vaccin.

La vaccine immunise contre la variole.

Son hypothèse étant vérifiée, Jenner proposa de remplacer la variolisation par la vaccination.
C’est-à-dire : pour « immuniser » un individu contre le variole, il faut lui faire «attraper» la vaccine. Ce là, en lui inoculant du e vaccin », pus prélevé sur une vache atteinte de vaccine.

Ainsi JENNER remplace la variolisation par la e vaccination ». Cela représente un énorme progrès : en effet, la vaccination n’est jamais dangeureuse tandis que la variolisation comportait toujours un danger?

Le « vaccin » antivariolique est toujours préparé suivant e principe mis en application par Jenner lui-même : on prélève les croûtes purulentes sur des vaches atteintes de vaccine. On les écrase dans de la glycérine avant de mettre le liquide ainsi obtenu en ampoules.

C) Pasteur Et La Découverte Du Principe De L’immunisation.


Si importante fût-elle, la découverte de JENNER était «empirique» , c’est-à-dire qu’il l’avait faite en s’appuyant sur des constatations, des constatations, des observations ; voires même des expériences, mais il ne l’avait pas expliquée: Pourquoi la vaccine immunise-t-elle contre la variole? JENNER n’avait pas répondu à cette question, D’ailleurs il ne pouvait le faire car, à son époque, on ignorait l‘existence des microbes.

C’est PASTEUR qui a, par ses études, établi le raisonnement permettant de comprendre ce qui se passait lors de la «vaccination».

Découverte de PASTEUR.

Pasteur, par ses premiers travaux, avait prouve l’existence des microbes. Il avait aussi prouvé le rôle de certains d’entre eux dans les fermentations. Puis, ayant à étudier les maladies contagieuses. Par des expériences restées célèbres, il prouva que celles-ci sont dues à des microbes.

Pasteur avait déjà découvert l‘existence des microbes et il avait démontré que les maladies contagieuses sont dues à des microbes,

Observation de PASTEUR.

Pour faire ses expériences, Pasteur avait été amené à travailler sur de nombreux microbes pathogènes et à les mettre en « culture ». Or il s’aperçut qu’en vieillissant, une culture du microcoque du choléra des poules perdait de son pouvoir pathogène. L’inoculation d’une culture vieillie rendait les poules simplement malades: elles guérissaient, alors que, normalement, la maladie est mortelle. Cela était un premier fait.

Le deuxième fait était e suivant ces poules guéries étaient immunisées contre le choléra. En effet, après inoculation d’une culture fraîche et virulente, elles ne contractaient plus la maladie.

Explication de PASTEUR.

L’immunisation est apparue chez ces poules parce qu’elles ont pu venir à bout d’une première atteinte microbienne. Si cette victoire de leur organisme a été possible, c’est parce que les microbes dont elles subissaient l’atteinte étaient peu « virulents » (on pourrait dire des microbes ayant peu de « force », peu de vigueur). C’est le vieillissement de la culture qui les ava t « atténués ».

Le principe de l’immunisation était découvert:

Dans certaines conditions la « virulence » des microbes peut être « atténuée ». Ces rn.icrobes peu virulents provoquent une atteinte bénigne de l’organisme, qui est quand même IMMUNISANTE.

Mise en application de ce principe.

L’explication donnée et le principe qui en découle dégagé, cela permettait de généraliser l’application de l’immunisation, Il était possible d’immuniser contre toutes les maladies microbiennes. Le problème revenait, pratiquement, pour chaque maladie:

- à isoler le microbe responsable,
- à le cultiver,
- à « l’atténuer », c’est-à-dire à le rendre peu virulent, capable de ne provoque une maladie bénigne.

Pasteur obtint l’atténuation de nombreux microbes, notamment ceux du charbon, de la rage. .. trouvant ainsi le moyen «d’immuniser» contre ces terribles maladies.
Pasteur rapprocha ses propres résultats du procédé de JENNER. li comprit que Jenner avait opéré avec deux microbes très voisins : ‘un responsable d’une maladie bénigne, l’autre responsable d’une maladie grave. Il admira Jenner qui ,sans connaître l’existence des microbes, avait su trouver un moyen efficace de protéger contre la variole. C’est pour lui rendre hommage qu’il appela « VACCINS » toutes les cultures immunisantes et «VACCINATION » l’inoculation de ces cultures.

3 - Mécanisme De L’immunisation


Le principe de la vaccination étant découvert, une deuxième question se posait:
Pourquoi l’organisme d’une personne vaccinée vient-il à bout des microbes virulents, résistant ainsi à la maladie? ou, sous une autre forme: à quoi est due «l’immunisation»?

METCHNIKOFF, savant russe venu travailler à Paris avec Pasteur, s’aperçut que les globules blancs d’un animal vacciné sont capables de phagocyter les microbes virulents alors que les globules blancs d’une personne non vaccinée sont incapables de phagocytose.

Tout d’abord il pensa que la vaccination avait augmenté le pouvoir de phagocytose des globules blancs. Il n’en est rien. On sait aujourd’hui que, lors de la vaccination, les globules blancs ont déversé dans le sang des substances qui ont reçu le nom « d’anticorps ». Ces ANTICORPS persistent dans le sang, après la vaccination, parfois toute la vie. Si des microbes virulents pénètrent dans l’organisme, les anticorps présents dans le sang les attaquent, diminuent leur virulence et la phagocytose par les globules blancs est facile.

Parfois, les anticorps libérés après une vaccination ne persistent dans le sang que pendant une durée de temps limitée (pour la vaccination antivariolique la durée de l’immunité est de 10 ans environ). Pour être à nouveau « immunisé », il faut alors se revacciner.

C’est l’apparition d’anticorps dans le sang qui est à la base de l’immunité. Ces ANTICORPS diminuent la virulence des microbes dès que ceux-ci pénètrent dans l’organisme.

CONCLUSION


Lors d’une vaccination, l’organisme est - s en contact avec des microbes peu virulents. Les globules blancs les phagocytent sans difficulté et déversent dans le sang des ANTICORPS.. Ces anticorps persistent dans le sang après la victoire facile de l’organisme.

Si ce dernier se trouve par la su te e contact avec des microbes virulents, les anticorps existant dans le sang diminuent c’ de suite la virulence de ces microbes et la phagocytose par les globules blancs est possible.

Lors d’une vaccination, l’organisme entre en action contre les microbes (sécrétion d’anticorps, phagocytose) on dit que la vaccination est un phénomène . «actif ». Elle permet d’éviter une maladie, de la « prévenir » c’est un moyen PREVENTIF.

L’étude de cet « historique » de la vaccination vous permet de voir l’énorme progrès que représente une connaissance « scientifique » basée sur un raisonnement par rapport à une connaissance « empirique », basée sur des observations ou une « expérience » de la vie.

La connaissance empirique « constate » la connaissance scientifique « explique ». De la connaissance empirique,’ on tire une ligne de conduite. Le raisonnement scientifique, au contraire, permet d’arriver à un « principe » c’est-à-dire à une règle générale, valable dans de nombreux cas.