dimanche 24 novembre 2013

A. Aspect en microscopie optique

A. Aspect en microscopie optique

Cet aspect diffère selon les méthodes d’étude utilisées.

1. ÉTUDE EN TECHNIQUE ORDINAIRE

Les cellules interstitielles sont des éléments polyédriques, de 15 à 20 microns
en moyenne, possédant:
- un noyau arrondi, clair, nucléolé, rarement en mitose,
- un cytoplasme ayant soit un aspect dense soit un aspect spongiocytaire,
- des organites divers: chondriome, appareil de Golgi.
Ces cellules sont en rapport étroit avec les capillaires sanguins, ce qui constitue
un important argument morphologique en faveur de leur rôle endocrine.

2. ÉTUDE EN TECHNIQUES SPÉCIALES

Les cellules de Leydig peuvent renfermer diverses enclaves:
- enclaves lipidiques, parfois abondantes, masquant le noyau; elles correspondent à des graisses phosphorées de type lécithines, des graisses neutres, des
stérols
- enclaves pigmentaires, sous la forme de pigments de type chromolipoïde, surtout abondantes chez les sujets âgés;
- enclaves protidiques qui, chez l’Homme, revêtent un aspect cristallin : ce sont les «cristalloïdes de Reinke ».
Ces cristalloïdes de Reinke dont on a fait un élément spécifique des cellules interstitielles sont en fait inconstants : ils n’existent pas dans un grand nombre de cellules normales; on ne les retrouve pas dans les cellules hyperplasiques. On ne doit donc pas leur attribuer de signification quant à la valeur fonctionnelle de la cellule leydigienne.

Signalons également la richesse des cellules interstitielles en acide ascorbique.
Par des méthodes histologiques ou biochimiques, on a établi la richesse des cellules de Leydig en enzymes.

On y a décelé de la phosphomonoestérase alcaline, une estérase carboxylique, des peptidases, de la bêta-glucuronidase, de la lacticodéshydrogénase, de la succinodéshydrogénase, des diaphorases, des déshydrogénases glutamique, malique, isocitrique, etc.

Une enzyme a été particulièrement étudiée : c’est la 3 ß - hydroxystéroïde déshydrogénase, intervenant spécifiquement dans la biosynthèse des hormones testiculaires.
Ces activités enzymatiques sont susceptibles de présenter des variations expérimentales (ou pathologiques) très précises ; certaines ont pu être choisies comme tests fonctionnels des cellules interstitielles1.

3. NOTION D’UNE PLURALITÉ DES CELLULES INTERSTITIELLES

Si l’on étudie systématiquement tous les caractères cytologiques des cellules de Leydig, on constate que les diverses enclaves et les systèmes enzymatiques ne sont pas également représentés dans toutes les cellules. Ceci a conduit, chez l’Homme en particulier, à distinguer deux catégories principales de cellules interstitielles (travaux de MANCINI et coll., 1952)
- les unes sont dites « cellules mûres »;
- les autres sont dites « cellules immatures ».
Les « cellules mûres » contiennent de multiples granulations lipidiques, du cholestérol, de l’acide ascorbique ; elles sont riches en enzymes, tout en étant dépourvues de phosphatase alcaline ; elles sont positives à une réaction histochimique des stéroïdes (la réaction d’Aschbel-Seligman).

Les « cellules immatures » ne renferment ni cholestérol ni acide ascorbique ; elles contiennent peu de granulations lipidiques ; elles ne possèdent qu’un nombre réduit d’enzymes dont la phosphatase alcaline; elles sont négatives à la réaction d’Aschbel-Seligman.


On a décrit également un troisième type de cellules de Leydig, caractérisé par l’acidophilie intense du cytoplasme; ce type est interprété comme une forme involutive.


1. Il n’est pas sans intérêt de souligner que l’équipement enzymatique des cellules interstitielles varie notablement suivant l’espèce considérée.