A. Aspect en microscopie optique
Cet aspect diffère selon les méthodes d’étude utilisées.
1. ÉTUDE EN TECHNIQUE ORDINAIRE
Les cellules interstitielles sont des éléments polyédriques,
de 15 à 20 microns
en moyenne, possédant:
- un noyau arrondi, clair, nucléolé, rarement en mitose,
- un cytoplasme ayant soit un aspect dense soit un aspect
spongiocytaire,
- des organites divers: chondriome, appareil de Golgi.
Ces cellules sont en rapport étroit avec les capillaires
sanguins, ce qui constitue
un important argument morphologique en faveur de leur rôle
endocrine.
2. ÉTUDE EN TECHNIQUES SPÉCIALES
Les cellules de Leydig peuvent renfermer diverses enclaves:
- enclaves lipidiques, parfois abondantes, masquant le
noyau; elles correspondent à des graisses phosphorées de type lécithines, des
graisses neutres, des
stérols
- enclaves pigmentaires, sous la forme de pigments de type
chromolipoïde, surtout abondantes chez les sujets âgés;
- enclaves protidiques qui, chez l’Homme, revêtent un aspect
cristallin : ce sont les «cristalloïdes de Reinke ».
Ces cristalloïdes de Reinke dont on a fait un élément
spécifique des cellules interstitielles sont en fait inconstants : ils
n’existent pas dans un grand nombre de cellules normales; on ne les retrouve
pas dans les cellules hyperplasiques. On ne doit donc pas leur attribuer de
signification quant à la valeur fonctionnelle de la cellule leydigienne.
Signalons également la richesse des cellules interstitielles
en acide ascorbique.
Par des méthodes histologiques ou biochimiques, on a établi
la richesse des cellules de Leydig en enzymes.
On y a décelé de la phosphomonoestérase alcaline, une
estérase carboxylique, des peptidases, de la bêta-glucuronidase, de la
lacticodéshydrogénase, de la succinodéshydrogénase, des diaphorases, des
déshydrogénases glutamique, malique, isocitrique, etc.
Une enzyme a été particulièrement étudiée : c’est la 3 ß -
hydroxystéroïde déshydrogénase, intervenant spécifiquement dans la biosynthèse
des hormones testiculaires.
Ces activités enzymatiques sont susceptibles de présenter
des variations expérimentales (ou pathologiques) très précises ; certaines ont
pu être choisies comme tests fonctionnels des cellules interstitielles1.
3. NOTION D’UNE PLURALITÉ DES CELLULES INTERSTITIELLES
Si l’on étudie systématiquement tous les caractères
cytologiques des cellules de Leydig, on constate que les diverses enclaves et
les systèmes enzymatiques ne sont pas également représentés dans toutes les
cellules. Ceci a conduit, chez l’Homme en particulier, à distinguer deux
catégories principales de cellules interstitielles (travaux de MANCINI et coll.,
1952)
- les unes sont dites « cellules mûres »;
- les autres sont dites « cellules immatures ».
Les « cellules mûres » contiennent de multiples granulations
lipidiques, du cholestérol, de l’acide ascorbique ; elles sont riches en
enzymes, tout en étant dépourvues de phosphatase alcaline ; elles sont
positives à une réaction histochimique des stéroïdes (la réaction
d’Aschbel-Seligman).
Les « cellules immatures » ne renferment ni cholestérol ni
acide ascorbique ; elles contiennent peu de granulations lipidiques ; elles ne
possèdent qu’un nombre réduit d’enzymes dont la phosphatase alcaline; elles
sont négatives à la réaction d’Aschbel-Seligman.
On a décrit également un troisième type de cellules de
Leydig, caractérisé par l’acidophilie intense du cytoplasme; ce type est
interprété comme une forme involutive.
1. Il n’est pas sans intérêt de souligner que l’équipement
enzymatique des cellules interstitielles varie notablement suivant l’espèce
considérée.