1. Description La Maladie Diphtérie
La diphtérie est une maladie CONTAGIEUSE (donc microbienne)
qui atteint surtout les enfants en bas âge. Elle revêt plusieurs formes plus ou
moins graves.
Dans sa forme la plus grave (dite forme « maligne »), elle
aboutit à la mort dans
70 à 80 % des cas.
Elle se manifeste alors à son début par une angine,
c’est-à-dire un mal de gorge avec fièvre (38 à 38°5). Mais cette angine est
d’un type particulier elle s’accompagne du développement dans toute l’arrière
gorge, de plaques blanchâtres, qui se détachent difficilement les « fausses
membranes »
Puis la maladie se complique par l’apparition (plus ou moins
rapide) de paralysies: paralysies du voile du palais, des membres, de la face,
ou même paralysies des muscles respiratoires et du cœur. Ces paralysies
prouvent que le système nerveux (dont dépend, nous le savons, le fonctionnement
des muscles) est atteint.
La mort survient par asphyxie, c’est-à-dire étouffement du
malade, si les fausses membranes, envahissant la trachée et les voies
respiratoires, empêchent la respiration. Mais, beaucoup plus souvent, elle est
provoquée par les troubles nerveux graves qui entraînent une paralysie des
muscles respiratoires ou une syncope.
La diphtérie est une maladie microbienne qui e caractérise
par deux sortes de troubles
-
des troubles locaux: développement de « fausses membranes
» dans l’arrière gorge et les voies respiratoires;
-
des troubles généraux: paralysies témoignant d’une
atteinte nerveuse.
2. L’agent Pathogène: Le Bacille Diphtérique Et La Toxine.
C’est un bacille de deux à cinq microns de longueur (0,002 à
0,005 mm).
Quand on le « cultive » en laboratoire, il se forme un voile
à la surface des « bouillons » de culture. Cela, parce que le bacille
diphtérique est AÉROBIE, très avide d’air. Comprenez-vous pourquoi, chez le
malade, il se localise dans I’ arrière gorge et les voies respiratoires? C’est
parce qu’il trouve là de bonnes conditions d’aération, nécessaires à son
développement. En effet, les bacilles diphtériques sont très abondants dans les
fausses membranes, mais il n’y en a jamais dans le sang ni dans les autres
organes.
Mais alors, si le microbe se localise dans la gorge, à quoi
est due l’atteinte du système nerveux, cause des paralysies? Ce sont les
recherches de ROUX, qui ont permis de répondre à cette question.
Il a cultivé des bacilles diphtériques en laboratoire. Il a
filtré le « bouillon de culture » dans un filtre de porcelaine très fin, de
façon à arrêter les microbes et à ne laisser que le liquide (filtrat). L’
injection à un cobaye d’une faible quantité de filtrat a provoqué chez cet
animal ‘apparition de paralysies mortelles. Donc, dans le filtrat, il y a une
substance toxique. Cette substance toxique, élaborée par les bacilles, reetée
par eux dans le milieu où ils se développent, a reçu le nom de « TOXINE DIPHTÉRIQUE ».
La découverte de ROUX a permis de préciser :
La diphtérie est due au développement dans l’organisme de
bacilles diphtériques. Ces bacilles, AÉROBIES, se localisent dans l’arrière
gorge, formant des « fausses membranes ».
Les troubles paralytiques graves sont dus à la
TOXINE, qui est déversée par les microbes dans le sang du malade on dit
que la diphtérie est
une «TOXEMIE» ou encore une «TOXI-INFECTION ».
3. Traitement Actuel De La Maladie: Le Sérum Antidiphtérique.
Actuellement, on ne devrait plus mourir de la diphtérie.
Pour deux raisons :
- la première raison est qu’il existe un vaccin
antidiphtérique et que a vaccination est un moyen de protection des individus
(nous reviendrons sur cette vaccination antidiphtérique).
- la deuxième raison est que l’on possède un SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE réalisé pour la première fois par le docteur ROUX, en 1894, qui
permet de guérir rapidement le malade.
1) Qu’est-ce que le sérum antidiphtérique?
- Un malade qui a guéri de la diphtérie sans traitement (ce
qui est rare) est immunisé contre cette maladie. Cela, parce que les globules
blancs de son organisme ont sécrété une antitoxine qui a neutralité la toxine
circulant dans le sang. Le malade étant guéri, l’antitoxine demeure dans le
sang.
- Quand on injecte du «SÉRUM » à un malade, on lui injecte
de l’ANTI-TOXINE diphtérique. Cette injection est nécessaire à la guérison car
la production d’antitoxine par les globules blancs du malade, ne se fait pas
tout de suite: elle demande un certain temps. Pendant ce temps, la toxine agit.
En résumé, les globules blancs du malade ne produisent pas assez d’antitoxine
ou ne la produisent pas assez rapidement : c’est ce qui explique la fréquence
des décès.
Le sérum antidiphtérique est un liquide renfermant de
l’antitoxine diphtérique.
2) D’où proviennent ces antitoxines du sérum? (Image 2).
Elles on été prélevées dans le sang d’un animal vacciné:
a) on vaccine un cheval.
b) après quelque temps, on retire du sang au cheval. Ce sang
renferme des
antitoxines.
c) on laisse ce sang se coaguler.
d) on recueille e sérum qui renferme les antitoxines.
Ce sérum peut, après avoir subi certains traitements, être
utilisé pour soigner des malades.
Les « antitoxines » du sérum ont été élaborés par un animal
vacciné.
3) Effet des injections de « sérum » chez un malade atteint de diphtérie.
On traite actuellement la diphtérie par des injections de
sérum. L’effet produit par le sérum est rapide : l’antitoxine du sérum
neutralise la toxine circulant dans le sang du malade. Les troubles nerveux dus
à la toxine disparaissent, mais aussi les fausses membranes se désagrègent et
le malade se rétablit. Grâce à l’emploi du sérum, la mortalité due à la
diphtérie « maligne » est tombée de 75 à 10% des cas environ.
En effet, il y a une condition à satisfaire pour que
l’antitoxine du sérum agisse:
la maladie doit être traitée le plus tôt possible. En effet,
l’antitoxine n’agit que sur la toxine circulant dans le sang du malade et non
sur celle qui s’est déjà fixée sur les centres nerveux. Donc, si les paralysies
sont déjà apparues, le sérum est sans action sur ces paralysies: c’est par un
traitement trop tardif que s’explique encore les cas mortels de diphtérie.
Grâce à l’antitoxine qu’il renferme, le sérum
antidiphtérique neutralise chez un malade la toxine produite par les microbes.
Il permet ainsi la guérison c’est un moyen curatif (curo = soigner).
4. Principe De La Sérothérapie.
ROUX, par la découverte du sérum antidiphtérique, avait
trouvé un moyen de guérir de la diphtérie. Comme il avait expliqué le mode
d’action de son « sérum », on pouvait généraliser sa découverte aux autres
maladies microbiennes. Il y a deux sortes de maladies microbiennes :
- les « infections» où les microbes se multipliant
envahissent tout l’organisme ou certains organes en particulier (peau dans le
cas de la variole). Ces microbes se comportent comme des « corps » étrangers et
les globules blancs essaient de les neutraliser, en sécrétant des anticorps;
- les « toxémies » où les microbes sont surtout dangereux à
cause des « toxines » qu’ils déversent dans le sang. Les globules blancs
essaient de les neutraliser en produisant des « antitoxines ».
La sécrétion d’anticorps ou d’antitoxine par les globules
blancs demande un certain temps. Aussi, pour guérir des malades atteints
d’infection ou de toxémie, on met en application le principe découvert par
ROUX.
Pour soigner une e infection », il faut injecter, sous forme
de sérum, l’anticorps nécessaire à la destruction des microbes. Pour soigner
une « toxémie », il faut injecter, sous forme de sérum, l’antitoxine nécessaire
à la neutralisation de la toxine.
Depuis ROUX, on a préparé de nombreux sérums permettant de
soigner les maladies microbiennes déjà déclarées tétanos, coqueluche, peste,
typhus... Ce moyen de soins par sérum a reçu le nom de SEROTHERAPIE.
5. Le Vaccin Antidiphtérique: I’anatoxine.
Comme dans le cas de la variole, la vaccination antidiphtérique
a pour but d’immuniser l’individu contre la diphtérie. On applique donc le
principe de la vaccination :
- on injecte à l’individu de la toxine diphtérique «
atténuée ».
- l’organisme réagit en sécrétant des antitoxines.
- ces antitoxines diphtériques demeurent dans le sang,
immunisant contre la diphtérie.
Obtenir des toxines diphtériques « atténuées » était donc
important, car:
- cela permettait de réaliser la vaccination antidiphtérique
chez I’ homme, pour le protéger de la maladie;
- cela permettait de « vacciner » le cheval pour obtenir le
sérum antidiphtérique, nécessaire en cas de maladie chez un sujet non vacciné.
Des 1894, ROUX vaccinait le cheval, pour l’obtention du
sérum, avec de la toxine atténuée. Mais cette toxine ne pouvait être utilisée
pour la vaccination de l’homme, car elle était trop forte.
Mais en 1923, RAMON découvrit l’anatoxine: c’est de
la toxine diphtérique, oui a perdu complètement son pouvoir toxique. Cependant,
comme pour la toxine, l’organisme qui la reçoit, se met à sécréter l’antitoxine
diphtérique. RAMON a obtenu cette anatoxine en maintenant la toxine additionnée
de formol à 40° pendant un mois. Le vaccin antidiphtérique était trouvé : c’est
l’anatoxine de RAMON. C’est avec cette anatoxine, et non plus avec la toxine,
que l’on vaccine actuellement, non seulement l’homme, mais aussi le cheval pour
obtenir l’antitoxine du sérum.
CONCLUSION
La vaccin antidiphtérique immunise pour une durée de cinq
ans minimum. Avec l’étude de la diphtérie, nous avons pu comprendre ce que
représente la sérothérapie. Les sérums sont des moyens curatifs: on les utilise
pour guérir des sujets déjà malades. Dans ce cas, l’organisme ne réagit pas :
ce sont les anticorps ou les antitoxines injectées qui ont un rôle. L’organisme
reste PASSIF. Le sujet, une fois guéri, pourra attraper une deuxième fois
maladie: il n’est pas immunisé.
Si on compare avec un vaccin, on voit que les deux moyens
employés sont très différents. En effet, on vaccine un sujet sain pour le
protéger d’une maladie: les vaccins sont des moyens préventifs. L’organisme
vacciné réagit par sécrétion d’anticorps ou d’antitoxines : il est ACTIF. Après
vaccination, le sujet est immunisé.
Vaccination et sérothérapie, sont deux moyens de lutte
contre les microbes pathogènes : l’un est préventif, permettant d’ éviter les
maladies I’ autre est curatif, permettant de es guérir. Ces deux moyens se
complètent. Ils représentent les résultats des travaux de nombreux savants, et
sont parmi les éléments de base de l’hygiène et de la médecine modernes.