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lundi 2 décembre 2013

LA TUBERCULOSE

La tuberculose est une maladie grave, contagieuse. Elle est donc due à un microbe. dans les pays, elle constitue un véritable fléau social car la plupart des tuberculeux sont soignés chez eux et contaminent leur entourage. Il arrive de rencontrer des familles entières de tuberculeux, On ne peut avoir une idée exacte du pourcentage de tuberculeux car beaucoup d’entre eux, en particulier dans les campagnes, ne consultent pas régulièrement le médecin. Mais on peut cependant affirmer que la tuberculose se place au premier plan des maladies à vaincre en Afrique.

II existe plusieurs formes de tuberculose suivant les organes où le microbe se localise il y a une tuberculose rénale, intestinale, osseuse.... Mais la forme la plus fréquente est la TUBERCULOSE PULMONAIRE qui représente 90 % des cas. C’est donc elle que nous étudierons en détail pour savoir comment évolue cette maladie et comment, par l’application de règles d’hygiène très strictes, on peut essayer de limiter l’extension de ce fléau.

- La tuberculose pulmonaire.


1) Les symptômes de la maladie.


Le sujet atteint est pâle, avec les yeux brillants, Il a une petite toux sèche. Il maigrit. Chaque soir s’installe une fièvre assez peu élevée qui disparaît la nuit après une forte transpiration. Puis, insensiblement, les quintes de toux augmentent d’intensité. Elles sont accompagnées de crachats. Parfois ces crachats sont sanguinolents.

Si le su jet consulte le médecin, I’ EXAMEN RADIOSCOPIQUE révèle l’existence de « CAVERNES » c’est-à-dire de poches où le tissu pulmonaire est complètement détruit. Le diagnostic est confirmé par l’ANALYSE MICROSCOPIQUE des crachats où l’on observe le germe microbien responsable de la maladie le bacille tuberculeux.

Les symptômes apparents de la tuberculose doivent être confirmés par l’examen radioscopique et l’analyse des crachats.

 
tuberculose bacille de koch
Image 1

2) Le bacille tuberculeux et ses propriétés.


C’est (image 1) un bacille très petit qui fut observé pour la première fois par KOCH,
savant allemand. On l’appelle couramment « BACILLE DE KOCH » ou même «B. K. ».
Ce bacille possède des caractères très particuliers
- il est entouré d’une membrane cireuse, très épaisse, qui le protège efficacement;
- il est très sensible à la chaleur (il est tué par l’ébullition) et au soleil
Par contre, le froid ne le tue pas. La température qui semble lui convenir le
mieux est celle de 37-38° (donc celle de notre corps);
- il résiste à l’action de l’alcool. Il est tué par certains antiseptiques tels que l’eau de Javel et le formai.

Le Bacille tuberculeux ou « B. K. » possède des caractéristiques très particulières : grande sensibilité certains facteurs, résistance à certains autres.



3) La progression du microbe dans l’organisme.


On l’à étudiée en provoquant la tuberculose chez un animal qui est très réceptif au B.K. le cobaye. En injectant des B.K. à un cobaye, on le rend tuberculeux. Au bout d’un certain temps, la dissection montre que les organes internes, en particulier e foie et les poumons, présentent de nombreux « tubercules », d’où le nom de la maladie. On peut se rendre compte aussi que le microbe s’est répandu dans l’organisme suivant les étapes types de « l’infection microbienne »
-au point d’inoculation, formation d’une petite tumeur ou « chancre »
- puis réaction des ganglions de la patte inoculée;
- enfin, atteinte de tout l’organisme ou de certains organes en particulier.

Le B. K. progresse dans l’organisme suivant les trois étapes d’une autre infection
microbienne.

LA CONTAMINATION.


- Le plus souvent la maladie s’attrapé par contact direct avec un tuberculeux:
celui-ci répand autour de lui, en toussant, ou même en parlant, des gouttelettes de salive qui renferment des B.K. Les personnes du voisinage sont alors contaminées. On pense que la pénétration du Bacille dans l’organisme d’un sujet sain peut se faire suivant deux voies
par voie pulmonaire si les particules nocives sont inspirées avec l’air. Elles arrivent alors directement dans une alvéole pulmonaire où la pénétration dans le poumon est facile (en effet, la paroi des alvéoles pulmonaires est extrêmement fine. Certains pensent même qu’elle est inexistante),
par voie intestinale si les particules nocives sont dégluties. Les B.K. traversent alors la paroi intestinale avec les aliments et, véhiculés par le sang, arrivent au
niveau d’une alvéole pulmonaire.
- Mais, les B.K. peuvent atteindre indirectement des sujets sains: un tuberculeux a craché par terre, par exemple. Des mouches se promènent sur les crachats,
puis vont ensuite se poser sur les aliments.
- Parfois, la contamination se fait à partir d’aliments provenant d’animaux malades. Exemple : le lait d’une vache tuberculeuse renferme des B.K.

L’ INFECTION.


L’infection se fait alors conformément à ce qui a été observé chez le cobaye.
Elle correspond à trois étapes d’une lutte entre le B.K. et les éléments de défense de
l’organisme
- au niveau de la pénétration des B.K., « chancre d’inoculation »
- au niveau des ganglions lymphatiques;
- dans les tubercules des poumons.
A chacun de ces niveaux, la lutte revêt des modalités très particulières à la tuberculose. Que se passe-t-il?

- Une phagocytose inefficace. Les globules blancs du sang phagocytent les. B.K., comme tout autre microbe, mais n’arrivent pas à les « digérer ». En effet, les 6K. sont parfaitement protégés par leur coque cireuse contre les sucs digestifs des globules blancs. Ce sont, eux, au contraire, qui sont détruits par les bacilles englobés.
- Formation de « tubercules »: de nouveaux globules blancs et d’autres « cellules de défense » de l’organisme, capables aussi de phagocytose, entourent les globules blancs qui ont succombé, formant autour d’eux une « barrière solide ». Cet amas ainsi constitué est un « follicule tuberculeux ». Il comprend
• au centre, une « masse centrale », faite de globules blancs détruits
• dans cette masse centrale, les B.K. qui ont détruit les globules blancs
• tout autour, la barrière constituée par des globules blancs nouveaux et d’autres cellules de défense de l’organisme.

Plusieurs follicules se groupent, formant un « tubercule » dont la taille peut aller
de celle d’une tête d’épingle à celle d’une noisette. Dans ces tubercules; les B.K. sont
emprisonnés, mais toujours vivants.

- Evolution des tubercules: formation des cavernes: à l’intérieur des tubercules, les B.K. continuent à se développer et la masse centrale se transforme, prenant la consistance d’un fromage trop fait : on dit que le tubercule se « caséifie ». La paroi du tubercule cède bientôt et son contenu s’écoule dans une bronche, remonte la trachée et constitue l’essentiel d’un «crachat ». Le malade rejette des B.K. et devient contagieux. D’autre part, à l’emplacement du tubercule vidé se trouve une CAVERNE. Les bords déchirés de cette caverne sont de nouveaux points de pénétration pour les bacilles de Koch qui ne se sont pas écoulés à l’extérieur t Ta tuberculose progresse peu à peu. Le nombre de cavernes augmentant, le tissu pulmonaire est de plus en plus détruit. Arrive un moment où la respiration se fait difficile. Des vaisseaux sanguins peuvent se rompre, provoquant des hémorragies. Et la mort arrive.

La formation de « tubercules », tris caractéristiques de la tuberculose, correspond à un moyen de défense de l’organisme contre des microbes très difficiles à «digérer ». La formation de ces tubercules précède celle des cavernes.

2 - La lutte antituberculeuse.


La tuberculose est une maladie grave, d’abord pour l’individu qui en est atteint
si on ne le soigne pas, celui-ci est menacé par une mort plus ou moins rapide. Mais elle l’est
aussi pour la société parce que c’est une maladie très contagieuse : tout individu atteint contamine son entourage et la tuberculose s’étend rapidement dans une population.
Aussi la lutte contre cette maladie doit se faire à deux niveaux :
- traitement des malades, pour essayer de les guérir (et on évite par là même des contagions);
- protection des populations: on préserve de la tuberculose les individus sains. Le principe de l’hygiène s « mieux vaut prévenir que guérir » n’est jamais aussi vrai que pour la tuberculose.

1) Traitement de la tuberculose.


Le traitement de la tuberculose relève de la compétence d’un médecin. Nous ne nous étendrons pas sur cette question, mais il est important de savoir
Plus un malade est soigné tôt, plus il a de chances de guérir. Il ne faut pas craindre de consulter un médecin, de se rendre à un dispensaire dès l’apparition d’un ou plusieurs symptômes anormaux amaigrissement, toux, sueurs nocturnes, fatigue inexpliquée. Certes, ces signes ne recouvrent pas toujours une tuberculose, mais le médecin saura les prendre en considération. C’est par la radio et par l’analyse microscopique des crachats, qu’il diagnostiquera une tuberculose.

Le traitement efficace de la tuberculose est une des grandes victoires de la médecine. C’est aussi une des plus récentes. li y a encore 50 ans, les chances de guérison étaient minimes. C’est en 1944, avec la découverte d’un antibiotique actif contre le B.K., la Streptomycine, qu’apparut le premier moyen sérieux de vaincre la tuberculose. Depuis, d’autres antibiotiques susceptibles de détruire le Bacille tuberculeux ont été découverts. Le médecin y ajoute des produits chimiques fabriqués en laboratoire le P.A.S. (1946) et le RIMIFON (1952).

Il ne faut jamais arrêter un traitement, sous prétexte que l’on va mieux, sans avoir eu pour cela l’avis du médecin. En effet, les médicaments employés provoquent rapidement une amélioration mais cela ne veut pas dire que tous les B.K. soient tués. S’il en reste, ils acquièrent au contraire une vigueur nouvelle lors d’un arrêt de traitement. Si le malade «rechute », ils résistent aux médicaments c’est ce que l’on appelle le phénomène de «résistance ». Une rechute est alors plus grave qu’une première atteinte, puisque les B.K. sont devenus résistants aux antibiotiques.

2) Lutte préventive ou prophylaxie.


Pour prévenir la tuberculose, c’est-à-dire pour éviter qu’elle atteigne les sujets sains, on applique différentes mesures :

ON SUPPRIME LES POSSIBILITES DE CONTAGION:

Pour cela, on procède à l’isolement des malades et au dépistage des tuberculeux. Cela revient, dit sous une autre forme, à supprimer ta source de contamination, de propagation de la maladie.

- ISOLEMENT DES MALADES: En principe, on devrait pouvoir isoler tout sujet contagieux, c’est-à-dire, avant tout, les tuberculeux pulmonaires qui crachent, Cet isolement est réalisé en sanatorium, à ‘hôpital où les tuberculeux sont groupés dans des services ou des salles à part, isolés des autres malades. Cet isolement déplaît au malade et à la famille. Il faut pourtant l’accepter chaque fois qu’il est possible car on ne peut pas l’obtenir vraiment quand le malade demeure chez lui.

Pratiquement, cet isolement complet du malade n’est par rendu obligatoire par la loi. De plus, en Afrique, il n’est pas toujours possible de donner à tous les tuberculeux contagieux la possibilité d’isolement suppose un équipement médical très important, très onéreux, très difficile à réaliser, que notre pays n’a pas encore. L’éducation des malades et de leurs famille devrait pouvoir permettre de remédier en partie, a l’impossibilité fréquente d’isoler le malade. Toute famille où il y a un tuberculeux devrait savoir qu’il faut :

désinfecter la maison: il existe dans chaque commune un service de désinfection et le chef de famille doit demander, en en donnant la raison, une désinfection générale de son logement, Cette désinfection tue les B.K. que le tuberculeux a répandu autour de lui et qui vivent de longs mois si l’habitation est sombre (la lumière tue les B.K.);
réserver au malade une pièce où il soit seul ou, si vraiment cela est impossible, l’isoler au maximum dans une pièce où personne ne partagera son lit
apprendre au malade à ne pas cracher par terre, mais dans un crachoir que l’on désinfectera chaque jour par un séjour prolongé dans de l’eau de Javel pure;
recueillir le linge du malade à part, le laver à part, le faire bouillir 1/4 d’heure;
donner au malade des objets personnels qu’en aucun cas les autres membre de la famille n’utiliseront (verre, cuillère, assiette) et les ébouillanter, à part, après
usage.

Ces précautions élémentaires ne suffisent certes pas pour éviter tous les cas de contagion, mais elles peuvent les limiter considérablement. Il arrive de rencontrer des familles entières de tuberculeux : père, mère, enfants. li est évident que c’est alors une seule personne malade qui a contaminé toutes les autres.

- DEPISTAGE DES TUBERCULEUX: il y a beaucoup de gens qui ne consultent le médecin que lorsque ta maladie est très avancée. Beaucoup d’autres traînent sans le consulter. Il y a enfin qui présentent une tuberculose à son début, qui ne sont pas encore contagieux, qu’il serait facile de guérir. Comment « dépister » ces personnes?

pour les traiter d’une part, et pour protéger l’entourage d’autre part.
On dispose de deux moyens, que vous connaissez sûrement, dont vous êtes peut- être l’objet, mais que vous n’avez pas toujours compris. li s’agit
-de la cuti-réaction
- de la radiographie annuelle obligatoire.

Ces deux moyens sont appliqués sur des collectivités élèves des écoles, fonctionnaires, etc....

La cuti-réaction :

Quand on vous fait une « cuti », e médecin ou l’infirmière fait sur votre peau deux petites scarifications (entailles superficielles) sur lesquelles il dépose une goutte d’un liquide appelé «tuberculine ». On vous demande de revenir 3 jours après pour la « lecture des résultats ». Si, à l’endroit des scarifications, il y a une réaction de la peau qui rougit, se boursoufle, durcit, le médecin dit « cuti-réaction positive » et il inscrit sur votre fiche de santé un, deux, ou trois signes + Si, au contraire, la peau est restée normale, il dit « cuti-réaction négative », et il inscrit sur la fiche de santé un signe -. Que signifie tout cela?

Nous avons vu, au paragraphe précédent, les trois étapes franchies par le B.K. dans le cas de la tuberculose pulmonaire. Nous les rappelons
- chancre d’inoculation,
- infection des ganglions voisins du chancre,
- généralisation de la tuberculose.
C’est lorsque la troisième étape est atteinte que la maladie est établie.

Or il se trouve que beaucoup de personnes subissent l’attaque des B. K. mais n’arrivent pas au troisième stade. Le chancre d’inoculation se forme, les ganglions voisins du chancre sont aussi atteints par les B. K. mais tout s’arrête là. Les Bacilles sont maintenus prisonniers, au niveau du chancre et des ganglions qui durcissent. Parfois même, ils finissent par être tués. L’organisme sort victorieux de cette première atteinte des B. K. on dit que l’organisme a fait une « primo-infection ».

Conséquence de cette primo-infection l’organisme devient très sensible aux B.K. S’il subit une autre atteinte par les Bacilles, il réagit violemment on dit qu’il est devenu « allergique » au B.K.
C’est cet état « d’allergie » qui accompagne une primo-infection que l’on décèle par la cuti-réaction. La tuberculine est un liquide obtenu à partir de culture de B.K. qui sont ensuite tuées, filtrées et concentrées. Il est donc normal qu’après une primo- infection la « cuti » devienne positive. C’est même le signe que l’organisme se maintient en état d’alerte et est capable de réagir à une nouvelle atteinte des B.K.

Par la cuti-réaction, on décèle, notamment chez le jeune, le passage d’un état négatif » à un état « positif ». L’organisme lutte alors contre un microbe qui cherche à l’envahir. On surveille cette lutte et, au besoin, on « aide » l’organisme à en sortir victorieux. Une « cuit » bien surveillée c’est souvent un tuberculeux de moins.

a) La radioscopie obligatoire:

La cuti-réaction ne permet pas de déceler état de maladie. Comprenez bien qu’elle n’est utile que si elle est pratiquée de façon suivie, chez des sujets sains (enfants des écoles par exemple) permettant de déceler et de surveiller la période de « virage ». Le diagnostic de l’état de maladie, dès son début, se fait pat l’examen radioscopique qui permet de déceler l’existence de premières lésions. C’est pourquoi, dans les écoles, les élèves passent chaque année « à la radio ». De même, dans certaines professions, la « radio » annuelle est obligatoire.

b) On vaccine les sujets sains .

Il existe un vaccin, le B.C.G. (« Bacille Calmette Guérin », fabriqué par I’ Institut Pasteur). Le résultat obtenu est un peu différent de celui obtenu par les autres
« vaccins ».
Ici, le sujet n’est pas « immunisé », car l’immunité est impossible à obtenir vis à vis du B.K. Le sujet acquiert « l’allergie » tuberculinique, qui rend l’individu plus résistant à l’infection en somme ; il fait sa « primo-infection ». Mais il la fait avec un vaccin, c’est-à-dire avec des germes non virulents, donc sans risque de maladie.

c) Mesures générales d’hygiène.

Mesures individuelles:

La propreté : il faut au maximum entretenir la propreté de sa maison, laisser le soleil y pénétrer. Les aliments seront mis à l’abri des mouches et des poussières de la rue (d’ailleurs si la maison est propre, les mouches n’y seront pas attirées).

Prenons l’habitude de nous laver les mains avant chaque repas car, durant nos allées et venues, nous touchons bien des objets qui peuvent être souillés par les microbes. Prenons la bonne habitude (et faisons-la prendre aux enfants) de ne jamais,cracher à terre.

L’alimentation : la façon dont un organisme réagit en face de la maladie dépend de l’état dans lequel il se trouve. Un sujet sain et vigoureux sortira vainqueur du B.K. lors d’une primo-infection par exemple ; tandis qu’un individu faible et mal nourri se laissera envahir par les microbes r ayons donc une alimentation suffisante et équilibrée.
Faisons bouillir le lait, surtout si nous sommes à la campagne où les contrôles ne
sont pas toujours possibles.

Mesures collectives:

L’ habitation : le B.K. est facilement détruit par s lumière, le soleil, la chaleur. Veiller à l’existence de maisons ensoleillées, aérées, dans des quartiers aux
rues larges où le soleil pénètre, c’est prévenir la tuberculose.
La lutte contre la misère : il est fait d’observation courante que la tuberculose est très répandue dans les quartiers pauvres des villes où les gens sont mal logés et mal nourris. Toute mesure qui favorise l’amélioration du niveau de vie moyen, est une mesure de lutte contre la tuberculose.

CONCLUSION

La tuberculose est une maladie redoutable. Les mesures de lutte sont en grande
partie des mesures collectives. Pourtant, sachons appliquer les mesures d’hygiène personnelle qui peuvent en limiter les méfaits.

dimanche 24 novembre 2013

Le Testicule Endocrine



Il est représenté par les cellules interstitielles ou cellules de Leydig. Ces cellules sont plus ou moins abondantes selon l’espèce considérée: assez rares chez l’Homme, les Singes et les Rongeurs, elles constituent parfois d’importants massifs cellulaires, comme chez le Cheval, le Porc, le Sanglier, le Blaireau, etc. L’ensemble des cellules de Leyclig constitue la «glande interstitielle» du testicule, encore appelée «glande diastématique ».

Les cellules interstitielles sont situées dans les espaces intertubulaires ; elles contractent d’étroits rapports avec les capillaires sanguins et lymphatiques.

Il est intéressant de noter que, chez l’Homme, des cellules ayant tous les caractères morphologiques et histochimiques des cellules de Leydig se rencontrent dans le cordon spermatique; elles sont alors en rapport soit avec des troncs nerveux, soit avec la paroi de capillaires.

Données morphologiques

Les cellules interstitielles ont été étudiées en microscopie optique et en micros- copie électronique (image 1) ; de nombreuses observations ont pu être effectuées chez l’Homme (image 2).





cellules interstitielles ou cellules de Leydig
Image 1. Les cellules interstitielles ou cellules de Leydig.


Aspects ultrastructuraux du testicule humain
Image 2. Aspects ultrastructuraux du testicule humain. (Documents dus à l’obligeance du Dr Grimaud).
1. Paroi propre du tube séminifère ; observer la membrane basale (mb), des fibrilles de collagène avec leur périodicité de 640 angströms ; des images de pinocytose (flèches simples), des microfilaments et des densifications cytoplasmiques (flèches doubles), un fragment de « cellule myoïde»  (cml) (cellule musculaire lisse.)
2. Cellule de Leydig ; observer le noyau (N) et appareil de Golgi (g), des mitochondries à crêtes tubulaires (m), le réticulum endoplasmique vésiculé  (re), des lysosomes (ly).

B. Aspect en microscopie électronique



L’ultrastructure des cellules de Leydig a fait l’objet de nombreux travaux, en particulier chez l’Homme; ces observations ont été effectuées en microscopie électronique à transmission; les études de CLARK (1976), de CONNELL (1976) ont apporté des documents en microscopie électronique à balayage.

1. CARACTÈRES GÉNÉRAUX
D’une façon générale, on peut dire que l’ultrastructure du cytoplasme des cellules interstitielles se caractérise par la présence
- d’un réticulum endoplasmique développé et dispersé,
- de mitochondries abondantes, présentant parfois des crêtes internes tubulaires,
- d’un appareil de Golgi avec ses constituants habituels,
- d’inclusions diverses: liposomes, granules pigmentaires, formations de type fibrillaire (observées seulement chez l’Homme; notons en passant que des inclusions de type fibrillaire se rencontrent également dans le noyau des cellules de Leydig humaines), lysosomes, éventuellement des cristalloïdes de Reinke.

2. PLURALITÉ DES TYPES ULTRASTRUCTURAUX

La microscopie électronique a confirmé la notion d’une pluralité des cellules interstitielles. L’agencement des différents constituants permet de distinguer, du moins en première approximation:
- des cellules claires, correspondant aux «cellules mûres» de la microscopie optique;
- des cellules sombres, correspondant à la «forme involutive»;
- des cellules indifférenciées, correspondant aux «cellules immatures ».
Les cellules claires possèdent un réticulum endoplasmique développé, des mitochondries à crêtes tubulaires, un petit nombre de ribosomes libres, un appareil de Golgi avec ses constituants habituels.

Les cellules sombres ont un hyaloplasme dense aux électrons, des mitochondries parfois dilatées contenant des inclusions denses et des crêtes parallèles plus ou moins régulières, des lysosomes, etc.
Les cellules indifférenciées sont pauvres en organites et possèdent des mitochondries à crêtes
parallèles.
Il est remarquable que la présence d mitochondries à crêtes tubulaires soit propre à la cellule en pleine activité on a d’ailleurs montré qu’à la suite de l’hypophysectomie les crêtes mitochondriales se modifiaient, perdaient leur aspect tubulaire pour prendre l’aspect des crêtes parallèles (CHRISTENSEN, 1959). A l’opposé, l’administration d’hormone gonadotrope antéhypophysaire à l’animal hypophysectomisé entraîne une transformation des mitochondries dans le sens d’un développement des organites à crêtes tubulaires.




A. Aspect en microscopie optique

A. Aspect en microscopie optique

Cet aspect diffère selon les méthodes d’étude utilisées.

1. ÉTUDE EN TECHNIQUE ORDINAIRE

Les cellules interstitielles sont des éléments polyédriques, de 15 à 20 microns
en moyenne, possédant:
- un noyau arrondi, clair, nucléolé, rarement en mitose,
- un cytoplasme ayant soit un aspect dense soit un aspect spongiocytaire,
- des organites divers: chondriome, appareil de Golgi.
Ces cellules sont en rapport étroit avec les capillaires sanguins, ce qui constitue
un important argument morphologique en faveur de leur rôle endocrine.

2. ÉTUDE EN TECHNIQUES SPÉCIALES

Les cellules de Leydig peuvent renfermer diverses enclaves:
- enclaves lipidiques, parfois abondantes, masquant le noyau; elles correspondent à des graisses phosphorées de type lécithines, des graisses neutres, des
stérols
- enclaves pigmentaires, sous la forme de pigments de type chromolipoïde, surtout abondantes chez les sujets âgés;
- enclaves protidiques qui, chez l’Homme, revêtent un aspect cristallin : ce sont les «cristalloïdes de Reinke ».
Ces cristalloïdes de Reinke dont on a fait un élément spécifique des cellules interstitielles sont en fait inconstants : ils n’existent pas dans un grand nombre de cellules normales; on ne les retrouve pas dans les cellules hyperplasiques. On ne doit donc pas leur attribuer de signification quant à la valeur fonctionnelle de la cellule leydigienne.

Signalons également la richesse des cellules interstitielles en acide ascorbique.
Par des méthodes histologiques ou biochimiques, on a établi la richesse des cellules de Leydig en enzymes.

On y a décelé de la phosphomonoestérase alcaline, une estérase carboxylique, des peptidases, de la bêta-glucuronidase, de la lacticodéshydrogénase, de la succinodéshydrogénase, des diaphorases, des déshydrogénases glutamique, malique, isocitrique, etc.

Une enzyme a été particulièrement étudiée : c’est la 3 ß - hydroxystéroïde déshydrogénase, intervenant spécifiquement dans la biosynthèse des hormones testiculaires.
Ces activités enzymatiques sont susceptibles de présenter des variations expérimentales (ou pathologiques) très précises ; certaines ont pu être choisies comme tests fonctionnels des cellules interstitielles1.

3. NOTION D’UNE PLURALITÉ DES CELLULES INTERSTITIELLES

Si l’on étudie systématiquement tous les caractères cytologiques des cellules de Leydig, on constate que les diverses enclaves et les systèmes enzymatiques ne sont pas également représentés dans toutes les cellules. Ceci a conduit, chez l’Homme en particulier, à distinguer deux catégories principales de cellules interstitielles (travaux de MANCINI et coll., 1952)
- les unes sont dites « cellules mûres »;
- les autres sont dites « cellules immatures ».
Les « cellules mûres » contiennent de multiples granulations lipidiques, du cholestérol, de l’acide ascorbique ; elles sont riches en enzymes, tout en étant dépourvues de phosphatase alcaline ; elles sont positives à une réaction histochimique des stéroïdes (la réaction d’Aschbel-Seligman).

Les « cellules immatures » ne renferment ni cholestérol ni acide ascorbique ; elles contiennent peu de granulations lipidiques ; elles ne possèdent qu’un nombre réduit d’enzymes dont la phosphatase alcaline; elles sont négatives à la réaction d’Aschbel-Seligman.


On a décrit également un troisième type de cellules de Leydig, caractérisé par l’acidophilie intense du cytoplasme; ce type est interprété comme une forme involutive.


1. Il n’est pas sans intérêt de souligner que l’équipement enzymatique des cellules interstitielles varie notablement suivant l’espèce considérée.

HERNIES ET ÉVENTRATIONS DIAPHRAGMATIQUES CONGÉNITALES CHEZ L’ENFANT

Les hernies et les éventrations diaphragmatiques ont été étudiées de longue date chez l’adulte. Elles ne sont pas exceptionnelles chez le nourrisson et l’enfant ; elles posent alors des problèmes diagnostiques et thérapeutiques particuliers que nous allons étudier.

LE DIAPHRAGME NORMAL

Rappelons brièvement l’anatomie du diaphragme normal le diaphragme forme une cloison musculo-tendineuse séparant la cavité thoracique de la cavité abdominale. Il est en forme de voûte, allongé transversalement, convexe en haut. Il est constitué par une série de muscles digastriques dont les ventres musculaires s’interrompent sur la portion centrale tendineuse (le centre phrénique), et dont la terminaison semble se faire en un point diamétralement opposé à l’origine, sur le pourtour inférieur du squelette thoracique.

Les insertions du diaphragme sont vertébrales, costales et xyphoïdiennes :

Les origines vertébrales se font essentiellement sur les deuxième et troisième vertèbres lombaires où elles constituent les piliers du diaphragme.

Les origines costales se font par six faisceaux charnus sur la face interne des 6 derniers arcs costaux : les origines sont uniquement costales pour les trois derniers, chondro-costales pour le neuvième et enfin uniquement chondrales pour les septième et huitième.

Les insertions xyphoïdiennes sont représentées par deux minces faisceaux musculaires, s’insérant à la face postérieure de l’extrémité inférieure de l’appendice xyphoïde.

Séparant le thorax de l’abdomen, le diaphragme est traversé par de nombreux vaisseaux ou organes se rendant de l’un à l’autre L’orifice aortique, limité par le bord interne tendineux des piliers du diaphragme, livre passage à l’aorte et au canal thoracique.

L’orifice oesophagien est formé par l’entrecroisement des fibres charnues internes des piliers. Il est entièrement musculaire, situé en avant, au-dessus et un peu à gauche de l’orifice aortique. Il livre passage à l’oesophage et aux deux pneumo-gastriques.

Enfin, en plein centre phrénique, à droite de la ligne médiane, se trouve l’orifice de la veine cave inférieure.

CLASSIFICATION

I) Les hernies diaphragmatiques. A) Elles peuvent survenir par un ORIFICE NORMAL DU DIAPHRAGME, telles les hernies hiatales à travers l’orifice oesophagien.

B) Les hernies diaphragmatiques congénitales par un ORIFICE ANORMAL DU DIAPHRAGME peuvent être de deux types :

a) Les hernies diaphragma tiques des coupoles ou hernies postérolatérales sont de loin les plus fréquentes.
b) Les hernies rétro-costo-xyphoïdiennes.

2) Les éventrations diaphragmatiques sont caractérisées par l’aplasie plus ou moins importante des éléments fibro-musculaires d’une hémi-coupole (sans solution de continuité de celle-ci).

L’aplasie peut intéresser toute une coupole, ou seulement une partie de celle-ci, réalisant alors une éventration diaphragmatique partielle.

LES HERNIES DIAPHRAGMATIQUES CÔNÔÉNITALES

A) LES HERNIES DIAPHRAGMA TIQUES
PAR UN ORIFICE NORMAL DU DIAPHRAGME

LES HERNIES HIATALES

Elles sont caractérisées par l’ascension, à travers l’hiatus oesopha-gien, dans le médiastin postérieur, d’une partie plus ou moins impor-tante de l’estomac.

On en distingue deux types essentiels :

I) Les rares hernies para-oesophagiennes, sont constituées par l’ascension de la grosse tubérosité de l’estomac le long de la face gauche de l’oesophage, le cardia restant intra-abdominal.

2) Les hernies cardio-œsophagiennes dites “ hernies par glissement “ sont de loin les plus fréquentes. Elles sont caractérisées par la situation intra-thoracique du cardia. Suivant l’importance de la hernie, on distingue :

- Les grandes hernies droites, contenant la plus grande partie de l’estomac et parfois le côlon transverse, se développant vers la base thoracique droite ;
- Les petites hernies, uniquement médiastinales, avec glissement dans le thorax, du cardia et de la partie haute de l’estomac ;
- Les cardias mobiles avec petite hernie médiastinale, seulement intermittente
-La relaxation cardio-oesophagienne, ou béance permanente du cardia avec reflux, peut être rapprochée des hernies hiatales par sa symptômatologie.

La PATHOGÉNIE DES HERNIES HIATALES est fort discutée. Si le brachyœsophage primitif semble exceptionnel, une aplasie partielle des piliers du diaphragme, des défauts d’accolements péritonéaux de l’oesophage abdominal et de la grosse tubérosité gastrique, favorisent par contre l’ascension gastrique.

La SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE DES HERNIES HIATALES EST ASSEZ UNIVOQUE. Les vomissements en constituent l’essentiel ils surviennent, en règle, dès les premiers jours de la vie ; ils sont précoces, au moment des têtées ou peu après celles-ci ; de petites hémorragies, sont fréquemment notées au cours des vomissements elles traduisent l’oesophagite, elle-même conséquence du reflux gastro-esophagien. Ces vomissements, ces hémorragies, ne vont pas sans retentir rapidement sur l’état général de ce, enfants anémiés et amaigris.

L’EXAMEN RADIOLOGIQUE PERMET FACILEMENT LE DIAGNOSTIC. Les volumineuses hernies se caractérisent sur un cliché simple par une clarté aérique ou hydro-aérique para-cardiaque droite (image.1)  Un transit baryté oesogastrique est indispensable pour préciser le volume de la hernie, le siège sus-diaphragmatique du cardia et surtout le reflux facile gastro-oesophagien (clichés de face, de profil, en O.A.D. et dans diverses positions : couché, debout et en Trendelenburg).


Un lavement opaque dessine parfois une ectopie colique associée dans les grandes hernies droites.
L’ÉVOLUTION DES HERNIES HIATALES est variable. Si l’étranglement est exceptionnel, la répétition des hémorragies, l’importance des vomissements, peuvent entraîner un état grave d’hypotrophie, rendant l’enfant particulièrement sensible à la moindre infection intercurrente et posant un problème vital.



Image 1. Volumineuse hernie hiatale.





L’œsophagite peptique constitue la complication majeure : elle est la conséquence directe du reflux gastro-oesophagien ; elle évolue par poussées successives, marquées par un état subfébrile, une recrudescence des vomissements, des petites hématémèses. L’oesophagoscopie peut permettre d’apprécier l’importance de l’oesophagite. Le traitement doit s’efforcer d’éviter l’évolution vers la sténose peptique du bas-oesophage et parfois le brachy-œsophage secondaire, lésions qui viennent singulièrement compliquer les problèmes thérapeutiques.

Le TRAITEMENT DES HERNIES HIATALES peut être, soit médical, soit chirurgical.

Le TRAITEMENT DIT MÉDICAL est en règle palliatif. Le traitement postural en constitue l’essentiel, l’enfant étant maintenu en orthostatisme. On associe de façon variable les thérapeutiques sédatives, l’épaississement et le fractionnement des repas, les petites transfusions. L’efficacité de ce traitement est variable ; elle se juge sur l’état général, la courbe de poids, les contrôles radiologiques. Il est exceptionnel, sauf dans les formes mineures, d’obtenir ainsi une disparition de la hernie et du reflux gastro-oesophagien.

Si, malgré un traitement médical très patiemment surveillé, et ce, quelque soit l’âge de l’enfant (en moyenne pas avant plusieurs mois), les vomissements persistent, les hémorragies se répètent, la dénutrition s’accentue ou si un début de sténose du bas-oesophage apparaît, l’indication opératoire est formelle.

Les TECHNIQUES CHIRURGICALES, les voies d’abord, sont nombreuses. Notre préférence va à la voie d’abord thoracique gauche. Il faut réduire la hernie, rétrécire l’hiatus-oesophagien, éviter le reflux gastro-oesophagien. La reconstitution de l’angle de His (oesophagocardio-tubérositaire), semble capitale pour atteindre ce dernier but.




B) LES HERNIES DIAPHRAGMA TIQUES PAR UN ORGANE
ANORMAL DU DIAPHRAGME.

I) LES HERNIES POSTÉRO-LATÉRALES DES COUPOLES

Il s’agit là d’une malformation diaphragmatique caractérisée par une solution de continuité au niveau d’une coupole diaphragmatique, laissant librement, communiquer sans interposition de séreuse, c’est-à-dire sans sac herniaire, le contenu thoracique et le contenu abdominal. Ce sont des hernies particulièrement graves, entraînant des troubles immédiats chez le nouveau-né. Le diagnostic doit en être fait rapidement afin de mettre en oeuvre le traitement chirurgical qui est seul de mise.
La malformation frappe à peu près également les deux sexes. Elle est dans la grande majorité des cas isolée, sans autre malformation associée.

Pour en comprendre l’anatomie exacte, il est utile de rappeler brièvement QUELQUES NOTIONS EMBRYOLOGIQUES DU DIAPHRAGME Chez le jeune embryon, les parties abdominales et thoracique du corps, communiquent largement : la partie ventrale du diaphragme dérive du septum transversum qui sépare le coeur des viscères abdominaux et va donner naissance aux faisceaux sternaux et costaux antérieurs du diaphragme et à la plus grande partie du centre phrénique.
En arrière, le diaphragme se développe à partir des piliers de Uskow (éléments mésodermiques de la partie supérieure du mésentère dorsal).


Deux brèches postéro-latérales, appelées canaux pleuro-périto-néaux ou foramen de Bochdalek, sont comblées plus tardivement, vers la huitième semaine, par une membrane double, plèvre en haut, péritoine en bas; entre ces deux séreuses, apparaîssent des éléments musculaires qui complètent le diaphragme.

En même temps, on assiste au développement de l’anse intestinale primitive :

- De la 6e à la 10e semaine, elle se développe dans un diverticule antérieur de la cavité coelomique (ou coelome extra-embryonnaire) à la base du cordon ombilical.

- Après la dixième semaine, la cavité coelomique s’aggrandit et le coelome extra-embryonnaire disparaît progressivement.
Deux anomalies de développement de l’embryon peuvent expliquer la constitution d’une hernie postéro-latérale d’une coupole :

- Retard ou absence de fermeture des canaux pleuro-péritonéaux alors que l’anse intestinale primitive réintègre la cavité coelomique.
- Réintégration prématurée avant la huitième semaine de l’anse intestinale primitive dans la cavité coelomique.
Dans l’un ou l’autre de ces deux cas, l’anse intestinale primitive est mobile et les accolements péritonéaux ne se sont pas encore pro-duits : elle peut pénétrer la cavité thoracique par le foramen de BOCHDALEK.

La hernie postéro-latérale est beaucoup plus fréquente à gauche qu’à droite à cause de la situation sous-diaphragmatique du foie.

Les hernies droites s’accompagnent en effet parfois d’une omphalo-cèle avec ectopie hépatique.

L’orifice herniaire siège pratiquement toujours au niveau de la partie postérieure et latérale de l’hémicoupole au voisinage du pôle supérieur du rein. Ses dimensions sont très variables, le plus souvent de 3 à 5 cm. de diamètre et intéressant environ le tiers de la surface de l’hémicoupole. Mais parfois, l’orifice herniaire est plus vaste, pouvant au maximum intéresser la quasi totalité d’un hémi-dia-phragme.

L’orifice est ovalaire dans le sens transversal. Ses bords sont nets en avant et latéralement. A l’opposé, en arrière, l’aplasie diaphragmatique semble au premier abord totale, la séreuse péritonéale se
continuant sans démarquation aucune avec la séreuse pleurale. En fait, une dissection précise permet le plus souvent d’individualiser à ce niveau une étroite bande de tissu diaphragmatique se prêtant aux sutures.

Les viscères herniés dans le thorax, représentent la totalité de l’anse intestinale primitive (Dor) c’est-à-dire l’intestin grêle dans sa totalité, et le segment de côlon compris entre l’angle iléo-coecal et l’angle colique gauche. C’est donc la partie de tube digestif située entre deux points fixes : l’angle duodéno-jéjunal et l’angle colique gauche c’est la partie du tube digestif qui au cours du développement embryologique reste le plus longtemps mobile et subit les phénomènes normaux de migration et de rotation. C’est pourquoi DOR a proposé d’appeler ce type de hernie diaphragmatique “ hernie de l’anse intestinale primitive “.

Le duodénum est le plus souvent en place de façon normale, on rencontre parfois l’anomalie de rotation intestinale dite “ de mésentère commun “ : l’angle duodéno-jéjunal est alors absent et situé à droite de l’artère mésentérique supérieure.

L’estomac ne se trouve pratiquement hernié que dans les larges hernies de la coupole gauche.
La rate est fréquemment retrouvée dans l’hémithorax gauche. Par contre, la queue du pancréas l’est plus rarement. Le foie peut lui aussi être partiellement hernié dans le thorax dans les hernies gauches, on retrouve tout ou partie du lobe gauche; dans les hernies des coupoles droites, la hernie du foie n’est nullement constante.

Enfin les organes rétro-péritonéaux, rein et surrénale peuvent être partiellement herniés dans le thorax.
L’absence de sac herniaire est un fait caractéristique des hernies postéro-latérales des coupoles la séreuse péritonéale se continue directement avec la séreuse pleurale ; l’intestin hernié dans le thorax est en rapport direct avec le parenchyme pulmonaire.

LES CONSÉQUENCES ANATOMIQUES de la hernie diaphragmatique sont faciles à comprendre
Les parois de l’hémithorax contenant la hernie sont distendues par le contenu herniaire. Si cette distension est relativement modérée pour la paroi costale, par contre, coeur et médiastin apparaîssent refoulés du côté opposé.

Le poumon correspondant est réduit à l’état d’un moignon plein, parfois difficile à reconnaître et complètement exclu du point de vue fonctionnel ; mais il n’existe pratiquement jamais d’agénésie de ce poumon et la réexpansion pulmonaire est toujours possible. Enfin, il n’existe jamais d’ahérences anormales entre les anses intestinales et le poumon ou les parois de la cavité thoracique.

A l’opposé de la cavité thoracique distendue, l’abdomen est plat et partiellement déshabitée il ne contient en règle que l’estomac, le duodénum, le pancréas, le côlon gauche et le foie. Ces viscères sont en position normale.

LES SIGNES CLINIQUES de la hernie diaphragmatique d’une coupole sont très caractéristiques

a) Nous prendrons pour type de description la hernie diaphragma- tique de la coupole gauche chez le nouveau-né.
La cyanose et la dyspnée surviennent dès la naissance et alertent vite l’accoucheur. Elles sont parfois si intenses qu’elles entraînent une mort rapide malgré des essais inefficaces de désobstruction des voies respiratoires. Cette dyspnée, et la cyanose qui l’accompagne, sont continues avec redoublements paroxystiques et, fait caractéristique, sans crise de toux ce qui les différencie de la cyanose et de la dyspnée des fistules trachéo-œsophagiennes congénitales. La simple existence de cette cyanose et de cette dyspnée dès les premières heures de la vie doit faire soupçonner le diagnostic de hernie diaphragmatique congénitale.

Si le diagnostic n’est pas fait dans les premières heures de la vie, on peut remarquer que cette cyanose et cette dyspnée augmentent lors des tentatives alimentaires, augmentent également si l’on couche l’enfant du côté droit. Accessoirement, on peut noter lors des tentatives alimentaires, des régurgitations ou des vomissements.

A l’examen, on est frappé par le fait que l’hémithorax gauche apparaît plus distendu et moins mobile que le droit. A l’opposé, l’abdomen est complètement plat et rétracté. L’auscultation cardiopulmonaire permet de reconnaître immédiatement un refoulement cardiaque droit important, l’absence de murmure vésiculaire du du côté gauche, exceptionnellement l’existence de bruits hydroaériques de ce côté.
Un examen clinique correct permet donc de soupçonner fortement une hernie diaphragmatique de la coupole gauche.

EN FAIT, SEUL L’EXAMEN RADIOGRAPHIQUE PERMETTRA DE L’AFFIRMER. On ne doit pas parler d’anoxie d’origine centrale, d’immaturité pulmonaire, ou de cardiopathie cyanogène probable avant cet examen. Un simple cliché radiographique de l’ensemble du thorax et de l’abdomen de face et de profil suffit : (image. 2).
- De multiples petites images claires arrondies ou polyédriques occupent la quasi totalité de l’hémithorax gauche jusqu’à l’extrême sommet. Ces images claires sont parfois absentes les premières heures de la vie. Elles sont ensuite variables suivant le moment de l’examen. Elles évoquent d’emblée la présence d’anses intestinales dans la cavité thoracique.

- Le parenchyme pulmonaire gauche apparaît refoulé en haut et en dedans par la masse intestinale.

- L’ensemble du médiastin est complètement refoulé vers la droite, ce qui sur les clichés est particulièrement visible pour le coeur et la trachée.

- La radiographie de l’abdomen montre dans l’ensemble un abdomen opaque avec l’absence des bulles gazeuses intestinales et si l’estomac est hernié dans le thorax, l’absence de poche à air gastrique.



Image 2. Hernie diaphragmatique de la coupole gauche chez un nouveau-né.



- L’administration de bouillie barytée ou d’un lavement opaque, est inutile pour le diagnostic et dangereuse pour l’enfant. Dans le cas où cet examen aurait été pratiqué, et l’un et l’autre permettent d’objectiver la situation exacte des viscères herniés (image. 3 et 4).

Quand à la solution de continuité d’une partie de la coupole diaphragmatique gauche, elle est le plus souvent impossible à mettre en évidence sur les clichés radiographiques, mêmes pris en diverses positions. Le fait important à noter est l’absence de surélévation de la coupole diaphragmatique gauche, ce qui permet un diagnostic différenciel facile avec les éventrations diaphragmatiques gauches.

b) La hernie diaphragma tique des coupoles chez le nourrisson et l’enfant.
Si le diagnostic de hernie diaphragmatique, n’a pas été porté dans premiers jours de la vie, le tableau clinique, quoique encore grave, revêt une allure moins dramatique. Il est caractérisé par une symptômatologie d’emprunt, variable suivant les cas, simulant une affection respiratoire, cardiaque ou digestive.

L’intensité de la dyspnée, avec tirage sus et sous-sternal, de la cyanose, peuvent faire croire à une affection pulmonaire ou cardiaque.



Image 3. Hernie diaphragmatique de la coupole gauche. Lavement baryté.- cliché de face .


Ailleurs, les troubles respiratoires sont relativement discrets, mais surviennent surtout au cours des repas. Des régurgitations ou des vomissements fréquents, peuvent attirer l’attention sur le tractus digestif. Plus exceptionnellement, on peut rencontrer des formes anémiques ou syncopales.

Dans tous ces cas, c’est un examen radiographique simple du thorax et de l’abdomen qui permet en règle le diagnostic. Au besoin, dans ces formes vues tardivement, un transit ou un lavement baryté permettent d’affirmer la hernie diaphragmatique et d’éviter une erreur de diagnostic avec une affection pulmonaire (kyste pulmonaire congénital, staphylococcie pulmonaire), cardiaque ou digestive (imagr. 5).



L’ ÉVOLUTION D ES H ERNI ES DIAPHRAGMATIQU ES CONGÉNITAL ES NON
OPÉRÉES est en définitive particulièrement grave au point de vue vital. Des examens nécropsiques plus fréquents de nouveaux-nés




Image 4. Hernie diaphragmatique de la coupole gauche. Lavement baryté.- cliché de profil .



décédés immédiatement après la naissance permettraient vraisemblablement de trouver une proportion notable de cas non diagnostiqués.

HELDBLOM, dans une revue de 210 observations de hernies diaphragmatiques congénitales non opérées, notait une proportion de 158 décès avant l’âge de i an. La mort survient dans un tableau d’asphyxie aigu, favorisée parfois par une infection pulmonaire surajoutée, suite d’une fausse route alimentaire.

L’étranglement herniaire est une complication relativement rare de ce type de hernie. Le tableau clinique est celui d’une sub-occlusion intestinale haute, sans ballonnement abdominal important. Là encore, un examen radiographique correct doit permettre facilement d’en faire le diagnostic.




Image 5. Hernie diaphragmatique de la coupole droite. Transit baryté.




LE TRAITEMENT des hernies diaphragmatiques congénitales des coupoles est essentiellement chirurgical. Il a pour but, par la réduction dans la cavité abdominale des viscères herniés et la reconstitution du diaphragme, de permettre des fonctions respiratoire et digestive normales. Il doit être entrepris d’extrême urgence chez le nouveau-né, la mort subite étant toujours à redouter.

LES SOINS PRÉ-OPÉRATOIRES seront donc particulièrement brefs; une oxygénothérapie intensive, la pose d’une sonde dans l’estomac et la dénudation d’une veine seront les gestes essentiels qui prépareront l’intervention.


L’anesthésie est de toute évidence une anesthésie générale avec intubation trachéale.

LA VOIE D’ABORD est discutée par de nombreux auteurs. Elle peut être abdominale, thoracique ou thoraco-abdominale :

- Certains auteurs, avec Koop, se déclarent partisans de la voie d’abord thoracique : La thoracotomie rapide fait cesser immédiatement l’hyperpression thoracique et facilite l’oxygénation dès le début de l’intervention. La réduction de la rate, lorsqu’elle est herniée dans le thorax s’effectue facilement, sans risques de rupture de son parenchyme ou d’arrachement de son pédicule vasculaire. Enfin, la réparation diaphragmatique est plus aisée, la fermeture de la paroi thoracique plus sûre et les risques d’éviscération post-opératoire par là même éliminés. En cas d’arrêt cardiaque per-opératoire, le massage cardiaque peut-être immédiatement entrepris.

En fait, les difficultés de réduction des anses intestinales et l’impossibilité de les remettre sûrement en bonne place dans la cavité abdominale, entraînent des risques d’occlusion post-opératoires. Ceux-ci ont fait abandonner à la majorité des chirurgiens la voie d’abord thoracique.

- La voie d’abord idéale nous semble être la voie d’abord abdominale par incision para-médiane sus et au besoin sous-ombilicale. Cette voie permet un abord aisé sur le diaphragme à condition de s’aider au besoin d’une section du ligament triangulaire du foie. La réduction des viscères herniés est facile, étant donnée l’absence d’adhérences thoraciques ; elle est plus rapide que par voie thoracique. La voie d’abord abdominale a surtout l’immense avantage de pouvoir vérifier de façon parfaite l’ensemble du tractus digestif, en particulier de vérifier la disposition mésentérique ; éventuellement, certaines brides péritonéales anormales peuvent être sectionnées, évitant ainsi nombre d’occlusions post-opératoires.
L’intervention par voie d’abord abdominale, comprend donc les TEMPS OPÉRATOIRES SUIVANTS, dans la hernie diaphragmatique de la coupole gauche, la plus fréquente:

1) Réduction des viscères herniés. - Cette réduction est souvent facilitée par l’introduction à travers la brèche diaphragmatique dans la cavité thoracique d’une petite sonde de Nélaton afin d’annuler le vide intra-thoracique. La réduction de la masse intestinale se fait par tractions douces et progressives. La réduction de la rate lorsqu’elle est herniée, demande patience et douceur afin de lui faire franchir la brèche diaphragmatique, dans son grand axe, sans traction excessive de son pédicule vasculaire.
2) La fermeture de l’orifice diaphragmatique. - Cette fermeture demande une dissection parfaite des bords de la brèche, en particulier du bord postérieur. Pour le bien dégager, il faut d’abord inciser
la séreuse qui le recouvre, afin de séparer la plèvre du péritoine.

En cas d’ectopie partielle du rein et de la surrénale, ceux-ci seront refoulés de haut en bas vers la cavité abdominale. Si le bord postérieur de la brèche diaphragmatique a pu être correctement disséqué, la fermeture simple de la brèche diaphragmatique est réalisée aux points séparés de fil non résorbable, (fermeture transversale ou en T) En cas d’aplasie importante de ce bord, le bord antérieur de la brèche diaphragmatique, peut être amarré à la paroi postérieure du thorax en regard de la huitième côte. Dans les cas exceptionnels, où la brèche diaphragmatique intéresserait la presque totalité de la coupole, certains artifices plastiques (laçage cutané, prothèse), peuvent être nécessaires.

3) Vérification de la disposition intestinale : il n’est pas exceptionnel de rencontrer des brides péritonéales anormales, qu’il faut libérer de bout en bout de l’intestin, afin d’éviter les occlusions post-opératoires. Après libération de ces brides, la disposition des mésos et des vaisseaux de l’intestin est soigneusement étudiée : au cas où l’angle duodéno-jéjunal est absent et situé à droite de la mésentérique supérieure, l’ensemble de la masse intestinale est réintégrée en disposition dite “ de mésentère commun “ : l’ensemble du grêle à droite, et du côlon à gauche.

4) La fermeture de la paroi abdominale est un temps opératoire souvent difficile, étant donné la dilatation intestinale qui suit la réduction et l’étroitesse relative de la cavité abdominale. Nous n’avons jamais eu à utiliser l’artifice proposé par LADD et GROSS. Ces auteurs conseillent en cas de fermeture pariétale impossible, de ne suturer que la peau, remettant à plus tard, la cure de l’éventration résiduelle.

Un cliché radiographique post-opératoire vérifie le retour du médiastin en place normale et l’absence de pneumothorax résiduel trop important. En ce cas une aspiration pleurale facilite le retour du poumon à la paroi.

La cure chirurgicale de la hernie diaphragmatique permet immédiatement une meilleure hématose. Néanmoins, LES SUITES POSTOPÉRATOIRES demandent une surveillance rigoureuse. L’oxygénothérapie est continuée. Une sonde gastrique est laissée en place durant le premier jour. La réhydratation est pratiquée par voie intra-veineuse jusqu’à rétablissement du transit intestinal. Il n’est pas exceptionnel de noter dans les jours suivant l’intervention un syndrome de compression cave inférieure avec oedème des membres inférieurs. L’abdomen est souvent ballonné et le transit lent à se rétablir vers le 3e ou le 4e jour. De même, l’expansion totale du poumon gauche demande plusieurs jours : on peut la suivre par des clichés radiographiques.

Les résultats du traitement chirurgical des hernies diaphragma tiques des coupoles, sont dans l’ensemble excellents ; à condition de poser une indication opératoire rapide, l’intervention permet de sauver
l’immense majorité des enfants.

2) LES HERNIES RETRO-COSTO-XYPHOIDIENNES

Elles comprennent tous les déplacements du péritoine ou des viscères à travers une solution de continuité du diaphragme dont le bord antérieur et formé par la paroi sterno-costale et qui peut
s’étendre latéralement du huitième cartilage costal droit au huitième cartilage costal gauche.

Connues depuis 1769 (MORGAGNI), DENIZARD en 1951, en réunissait 89 cas publiés dans la littérature. Les observations depuis lors se sont multipliées.

L’orifice où s’engage la hernie peut être véritablement la fente de LARREY, c’est-à-dire l’interstice normal existant entre les faisceaux d’insertion sternaux et costaux antérieurs du diaphragme. Mais souvent, l’orifice est plus large, soit que manquent les insertions sternales du diaphragme, soit que manque le faisceau costal s’insérant sur la 7e côte. C’est pourquoi, aux anciens noms de “ hernie de la fente de LARREY “, “ hernie de MORGAGNI “, “hernie médiastinale antérieure “, on préfère actuellement le terme de “ hernie rétro-costoxyphoïdienne “.

L’orifice herniaire est souvent latéralisé à droite, il est allongé transversalement. Ces hernies comportent toujours un sac péritonéal s’accolant plus ou moins à la plèvre et remontant dans le médiastin antérieur à une hauteur variable, parfois jusqu’à la deuxième côte.

Le contenu est habituellement le côlon transverse ou l’épiploon, exceptionnellement de l’estomac, de l’intestin grêle ou une partie du foie.

Les hernies rétro-costo-xyphoïdiennes sont rares et LEUR SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE PAUVRE. Elles ne sont souvent soupçonnées que chez le grand enfant, voir même chez l’adulte.

Les signes digestifs sont faits de douleurs épigastriques, évoluant plus ou moins par crises, variables suivant l’alimentation, la position et les efforts, la gêne étant maximum en décubitus dorsal. Des crises de hoquets, des éructations, des vomissements ou des crises de constipation peuvent enfin attirer l’attention.

Parfois, les signes thoraciques dominent la scène, caractérisés par des douleurs de type névralgie intercostale, des bruits hydro-aériques intra-thoraciques, voir même quelque gêne respiratoire.

L’examen clinique, n’apporte dans l’ensemble aucun signe important.

LE DIAGNOSTIC EST ESSENTIELLEMENT RADIOLOGIQUE. La radiographie du thorax de face, objective une image anormale, claire ou rarement opaque, arrondie ou ovalaire, à contour supéro-externe




Image 6. Hernie rétro-costo-xyphoïdienne. Lavement baryté.- cliché de profil .
convexe en haut et régulier, dont la limite inféro-interne se confond avec l’ombre hépatique et cardiaque. De profil, cette image anormale est très antérieure, immédiatement derrière la sternum.

L’examen baryté est nécessaire pour préciser le diagnostic. Un lavement baryté objective souvent une boucle du côlon transverse, intrathoracique (image. 6). Un transit baryté montre exceptionnellement l’association d’une hernie gastrique. On note plus souvent une dis-

crète plicature de l’estomac dont la grande courbure est attirée en haut par le côlon transverse hernié.

La hernie contenant uniquement de l’épiploon est caractérisée par une image radiographique opaque. Le pneumo-péritoine permet de dessiner le sac herniaire et de confirmer le diagnostic (image. 7 et 8).

Celui-ci est en règle facile. Seul, peut se discuter sur les images radiographiques, avant les examens barytés, le kyste pleuro-péricardique.


Image 7. Hernie rétro-costo-xyphoïdienne. Radiographie de face, après pneumo-péritoine .


LES COMPLICATIONS des hernies rétro-costo-xyphoïdiennes sont exceptionnelles chez l’enfant (étranglement).

LE TRAITEMENT des hernies rétro-costo-xyphoïdiennes est uniquement chirurgical. La voie d’abord la plus couramment utilisée est une voie d’abord abdominale para-médiane sus-ombilicale. L’intervention consiste à réduire le contenu herniaire. Le sac herniaire est réséqué si possible. Le temps essentiel de l’intervention consiste à fermer l’orifice herniaire, après avivement de ses bords. La suture directe des deux bords de l’orifice est en règle possible, et il est rarement nécessaire d’avoir recours à une plastie de fermeture.

EN CONCLUSION, les hernies rétro-costo-xyphoïdiennes sont exceptionnelles chez l’enfant. Elles sont caractérisées par une symptômatologie fonctionnelle discrète, un traitement chrurgical simple qui donne des résultats fonctionnels et anatomiques excellents,



Image 8. Hernie rétro-costo-xyphoïdienne. Radiographie de trois-quart, après pneumo-péritoine .




LES ÉVENTRATIONS DIAPHRAGMATIQUES

Elles sont beaucoup plus rares que les hernies diaphragmatiques et posent en règle des problèmes thérapeutiques moins dramatiques.

1) PATHOGÉNIE. —Il s’agit en règle générale d’une malformation diaphragmatique, atteignant tout ou partie d’une coupole diaphragmatique, le plus souvent la gauche. Une paralysie phrénique (atteinte médullaire, radiculaire ou tronculaire) est rarement retrouvée à l’origine de l’éventration : il existe certains cas de paralysie obstétricale du phrénique au même titre que les paralysies du plexus brachial, mais il s’agit là d’une étiologie rarissime: 26 cas seulement ont été relevés dans la littérature par MICHAUD en 1955.

2) ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - a) L’éventration totale d’un hé mi-diaphragme. - L’éventration de la coupole gauche est la forme la plus commune : la coupole gauche surélevée, relâchée, distendue, souvent amincie, atteint par sa convexité le niveau des premières



Image 9. Éventrations diaphragmatique de la coupole gauche chez un nouveau-né.


côtes en avant. Le poumon est refoulé en haut, le coeur à droite, l’ascension de l’estomac d’abord verticale, s’accompagne vite d’un volvulus gastrique qui amène la grande courbure en haut au contact du diaphragme et coude le cardia à angle aigu sur l’oesophage. L’angle gauche du côlon occupe la partie externe de la masse verticérale ectopique. Les organes thoraciques et abdominaux ainsi déplacés, fonctionnent dans des conditions mécaniques anormales.

En cas d’éventration diaphragmatique d’origine paralytique, le diaphragme peut présenter un aspect macroscopique normal et une bonne contractilité propre. A l’opposé, les éventrations d’origine malformative, les plus fréquentes, s’accompagnent d’une aplasie très variable du diaphragme. Celui-ci très aminci peut sembler simplement formé au prime abord par l’accollement de la plèvre et du péritoine. Seul l’examen histologique permet de mettre en évidence entre ces deux feuillets quelques fibres musculaires envahies par la sclérose.

b) L’éventration partielle d’une coupole est plus rare. Seules posent un problème thérapeutique les aplasies partielles assez étendues en hauteur.




Image 10. Éventrations diaphragmatique partielle de la coupole gauche. Radiographie de face.


3) SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE. — Les éventrations diaphragmatiques se manifestent rarement chez le nouveau-né par une symptômatologie aussi bruyante que celle des hernies diaphragmatiques congénitales.

C’est le plus souvent chez le nourrisson ou l’enfant plus grand que l’existence de troubles digestifs, respiratoires ou apparemment cardiaques, peut amener à faire pratiquer un examen radiographique et à discuter le diagnostic d’une éventration diaphragmatique.

Les études radioscopiques et radiographiques des coupoles diaphragmatiques de face, de profil et de trois-quart permettent de mettre en évidence une éventration diaphragmatique plus ou moins importante et d’étudier la mobilité de la coupole lors de mouvements respiratoires, l’éventration augmentant à l’inspiration (image. 9).

L’opacification de l’estomac ou du côlon permettent de préciser l’étendue de l’éventration diaphragmatique et d’en mieux fixer les limites (image. 10 et 11).
En cas d’éventration diaphragmatique droite, contenant uniquement le foie, un pneumo-péritoine associé au besoin à des tomographies de face et de profil, permet de fixer exactement la situation de la coupole diaphragmatique surélevée.



Image 11. Éventrations diaphragmatique partielle de la coupole gauche. Radiographie de profil.

Un examen radiographique correct permet donc de porter un diagnostic précis, et d’éviter une erreur diagnostique avec une affection d’origine sous diaphragmatique (tumeur du foie) une affection pleuro-pulmonaire ou médiastinale, une exceptionnelle tumeur du diaphragme.

4) TRAITEMENT. — Toutes les éventrations diaphragmatiques ne relèvent pas de la thérapeutique chirurgicale. Certaines éventrations diaphragmatiques partielles sont parfaitement tolérées et ne demandent aucune intervention. Seules seront opérées les éventrations diaphragma tiques importantes entraînant des troubles respiratoires ou digestifs

Les procédés purement palliatifs, telle une gastro-pexie pariétale antérieure, ne nous semblent pas recommandables chez l’enfant.

Seule une intervention visant à reconstituer la continuité du diaphragme est de mise.

La voie d’abord peut-être abdominale, thoraco-abdominale ou thoracique la voie d’abord thoracique a notre préférence.

Dans les éventrations diaphragmatiques partielles, l’excision simple de la partie amincie suivie de sutures directes est possible.

En cas d’éventration diaphragmatique totale d’une coupole, différents procédés chirurgicaux peuvent être utilisés : incision antéropostérieure ou transversale de la coupole, suivie de suture en paletot , plicature du diaphragme avec ou sans lâchage cutané, ou application sur la coupole relâchée d’une nappe prothéique à la fois souple et résistante amarrée au pourtour de l’auvent costal par des fils non résorbables.